torsdag 6. mai 2010

Kall meg ikke Ismael

I am a rather elderly man. (Herman Melville)

Jeg er en mann i satt alder. (Aasmund Brynildsen)

Jeg er efterhånden et ældre menneske. (Henrik G. Poulsen)

tirsdag 6. april 2010

Helst ikke

Vi vet det finnes bartlebyere, eller bartlebyanere, i alle land. Dette kan bli bloggen for dem. I første omgang bare disse notatene, lagt ut som en test.

Her er originalversjonen ifølge Gutenberg-prosjektet

«I would prefer not to »
D’autant que l’on aurait logiquement attendu un « I’d rather not »



voir les commentaires à la suite de mon billet sur la traduction de Jérôme Vidal). « Je ne préfèrerais pas » : ainsi traduit-il la devise,


Imagine-t-on un instant le nombre de lecteurs qui en ont fait leur emblème et une philosophie pour la vie, à commencer par l’écrivain espagnol Enrique Vila-Matas ? Non sans l’adapter au passage au risque de susciter une nouvelle bataille d’Hern@ni dans la blogosphère, à la suite de Gilles Deleuze et Maurice Blanchot qui s’en mêlèrent autrefois. « Je préfèrerais ne pas » garde ses partisans de même que « J’aimerais mieux pas ».                 



Le romancier [Pennac] a découvert le texte dans la traduction « avec négation » de Pierre Leyris qui fait autorité depuis les années 50 ; mais lorsqu’il en a lu la version révisée plus tard « sans négation », il l’a adoptée : « ”Je préfèrerais pas”… La négation arrive après la préférence, moyennant quoi Bartleby rend cinglé son entourage. Ce n’est pas que cela sonne mieux mais c’est plus proche de l’original » remarque –t-il en rappelant qu’au fur et à mesure, le verbe varie du conditionnel à l’indicatif. « Au début, les spectateurs rient ; puis ils s’aperçoivent que c’est une monade close sur elle-même et ne rient plus ; alors l’anxiété les gagne jusqu’à les faire compatir au désespoir de l’avoué ».

Daniel Pennac bartlebiant hier au Centre culturel Marcel-Pagnol de Bures-sur-Yvette”

Ne fut-ce que pour une phrase, la plus célèbre, celle qui tient toute la nouvelle, sa formule alchimique dont on n’a pas fini de creuser l’énigme souterraine: "I would prefer not to", rendue selon les versions par "Je ne préfèrerais pas" ou "Je préfèrerais ne pas" ou "J’aimerais mieux pas"… Ad libitum.

Si vous voulez vous en faire une petite idée, vous pouvez consulter le texte original anglais dans son intégralité sur http://www.gutenberg.net ou des extraits de la dernière version (à ce jour!) sur http://editionsamsterdam.fr/Site/accueil.htm
Malheureusement, cette traduction semble reprendre le modèle de celle de Michel Causse : “j’aimerais mieux pas”, tellement banal. Vous ne signalez pas la traduction de Jean-Yves Lacroix parue l’année dernière chez cette merveilleuse maison qu’est Allia. Elle a le mérite de traduire intelligemment, en accord avec Deleuze et Blanchot, par “je préfèrerais ne pas”, et d’avoir repris pour la première fois le sous-titre “une histoire de Wall Street”.

“I would prefer not to” n’est assurément pas un cas d’agrammaticalité en anglais ; le tour est un rien précieux, voilà tout. (Deleuze, dans son très stimulant essai sur *Bartleby*, se retient d’ailleurs de l’affirmer purement et simplement.) Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur le caractère “suspendu”, elliptique, de la formule.
La traduction proposée par Blanchot (”je préférerais ne pas”) a le mérite de souligner ce caractère elliptique et d’utiliser un verbe de la même famille que *prefer* (même étymologie). Néanmoins, cette traduction accentue abusivement ce trait et introduit une dose d’agrammaticalité, justement, qui n’est pas du tout évidente pour un *english native speaker*. D’où mon choix de reprendre la proposition de M. Causse, plus sobre en effet. (J. Vidal)
iwouldprefernot.blogspot.com